L'Islande pratique du pêcheur
Géographie et Superficie : 300 km du Nord au Sud et 500 km d’Ouest en Est, soit 103 000 km2, environ le 1/5 eme de la superficie de la France métropolitaine. 65 % de la superficie totale sont représentés par des déserts de sables , de scories volcaniques et des champs de lave, 15 % par des glaciers dont le seul Vatnajökull est grand comme la Corse et 20 % par des paturages. Moins de 1 % des terres sont cultivées ce qui explique qu’il n’y a aucune pollution d’origine agricole dans les rivières. L’altitude moyenne est de 500 m. et le point culminant de l’île s’élève à 2120 m
Climat : Contrairement à une idée reçue , l’Islande n’est pas un pays froid. L’influence du Gulf Stream s’y fait sentir sur presque tout le pourtour de l’île. Les températures moyennes en hiver à Reykjavik sont plus élevées qu’à Paris. Le climat peut être qualifié de tempéré frais, ce qui est idéal en été pour les salmonidés.
Les températures moyennes estivales sont de 12 à 15 °c, mais peuvent varier de 5 à 25 °c. La météo est très inconstante, une même journée en juillet peut voir se succéder trois ou quatre fois en 24 h averses, bourrasques et périodes d’ensoleillement. Les Islandais ont coutume de dire : « si vous n’aimez pas le temps qu’il fait, attendez une minute ». Un peu comme notre Bretagne, le sud-Ouest du pays (région de Reykjavik) subit de plein fouet les influences océaniques. Le Nord et l’Est de l’Islande ont un climat beaucoup plus stable et ensoleillé en été. Le pêcheur ou le randonneur devront en conséquence toujours avoir un anorak coupe-vent et imperméable prêt à être enfilé, ainsi que des sous-vêtements type thermolactyl ou Capilène et une « polaire » en réserve dans le sac à dos. Des waders respirants ainsi que des chaussures de randonnée compléteront l’équipement.
Population : 295 000 habitants, ce qui en fait la plus faible densité de population européenne (moins de 3 habitant s au km2) et explique que l'impact humain sur la nature soit assez limité. D'autant plus limité que plus des trois-quarts de la population est concentrée dans et autour de la capitale Reykjavik. Akureyri, la « grande » ville du Nord concentre 45 000 habitants. Faites le compte, et vous retrouverez les 30 000 habitants restant dans de petits ports qui jalonnent les côtes et dans des fermes essaimées dans les verdoyantes vallées.
Descendants directs des Vikings qui se sont établis sur l’île à partir du X eme siècle, et sont restés pratiquement isolés de tout brassage de population jusqu’au milieu du XIX eme siècle, les Islandais ont conservé nombre de leurs croyances et traditions d’origine . Plus la moitié de la population admet croire aux elfes (gentils lutins) et aux trolls (méchants démons). L’islandais est considérée comme une des plus anciennes langues européennes, pratiquement inchangée depuis le X eme siècle. Mais rassurez-vous , l’Islande est aujourd’hui un des pays les plus modernes du monde, entièrement converti aux nouvelles technologies (internet, etc) et pratiquement tout le monde parle également l’anglais.
Economie : L’économie du pays qui s’était envolée depuis une dizaine d’années en surfant sur les services et sur l’activité bancaire, s’est écroulée en novembre 2008. La bourse de Reykjavik a perdu 90% de sa valeur et la couronne islandaise a été dévaluée de 50%. Plus de la moitié des revenus du pays proviennent encore de la pêche industrielle (morue, haddock, flétan ). Le tourisme est l’autre poste important de l’économie islandaise. L’agriculture est auto-suffisante , les produits laitiers et la viande (notamment de mouton) sont considérés parmi les meilleurs du monde. Fruits et légumes (y compris bananes et raisins) poussent sous d’immenses serres chauffées par la géothermie.
Formalités douanières : L’Islande ne fait pas partie de la C.E.E. (il se pourrait que le nouveau gouvernement -des élections sont prévues en mai 2009- demande l’adhésion du pays à la CEE…)mais appartient à l’espace de Schengen. En conséquence pour les ressortissants de la CEE aucun visa n’est demandé et une carte d’identité en cours de validité suffit. (Passeport recommandé toutefois)
Aucune vaccination n’est exigée ou recommandée.
Les voyageurs sont autorisés à importer en Islande 3 kg de ravitaillement par personne à l’exclusion de produits frais et d’aliments crus, ainsi qu’un litre de spiritueux et un litre de vin.
Attention, pour les pêcheurs, un certificat de désinfection du matériel (cannes, soies, moulinets, mouches, waders etc) est demandé à l’arrivée. Faute de l’avoir fait effectué moins de 8jours avant le départ par un vétérinaire, une désinfection payante sera effectuée à l’aéroport.
Monnaie : la Couronne islandaise (IKR). Un euro équivaut début 2009 à environ 160 IKR . N’en changer qu’un minimum nécessaire aux petits achats. Les cartes bancaires (Visa, Euro-Card) sont acceptées partout (stations services, super marché, restaurants, campings , etc…)
Transports : Une route en grande partie asphaltée fait aujourd’hui le tour de l’île (1416 km). Partout ailleurs des pistes gravillonnées permettent de rejoindre, villages, fermes et points d’intérêt touristiques. Attention la vitesse est strictement limitée à 90 km/h sur l’asphalte et 80 km/h sur les pistes.
Adresses utiles :
Ambassade d’Islande : 8 av. Kléber 75116 Paris tel 01 44 17 32 85
Office du tourisme d’Islande : : 8 av. Kléber 75116 Paris tel 01 53 64 80 50
www.icelandair.fr
Matériel de pêche conseillé pour l'Islande
Pour le saumon. Beaucoup de rivières islandaises sont de petite taille et les cannes à une main de 9 à 10 pieds pour soie de 8 à 10 conviennent parfaitement. Sur les grandes rivières (Big Laxa, Ranga, Sela…) ou pour les inconditionnels du spey cast à deux mains, une longueur de 12 à 14 pieds est amplement suffisante (surtout avec les cannes et les nouvelles techniques de lancer mises au point par Loop, qui conviennent admirablement aux eaux islandaises). Une soie flottante avec possibilité de raccorder une pointe plongeante, permet de faire face à la plupart des situations. Traditionnellement, dans les eaux trés claires des rivières d'Islande, les mouches qui comportent une touche de bleu sont les préférées des guides et des pêcheurs locaux: Blue Charm, Hairy Mary, Laxa Blue sur hameçon simple ou double. En juillet-aout, les petits tube-flies type « stoat tail » donnent également de trés bons résultats. Les imitations islandaises de crevettes comme les célèbres Red ou Black Frances sont trés efficaces, en eau froide quand les saumons se tiennent près du fond. Dès que l'eau se réchauffe, les saumons islandais répondent particulièrement bien à la technique du "rifling hitch" qui consiste à faire draguer ou "patiner" une petite mouche en surface.
Pour la truite. Sur la plupart des rivières, deux puissances de cannes sont nécessaires. Pour la pêche au streamer ou avec de grosses nymphes plombées, une 9 pieds pour soie 6 à 8, qui en outre, permettra les jours de vent, de plaquer une mouche à quinze mètres du bord. Pour la pêche en sèche et en nymphe classique (à vue ou au fil), une 8p5 à 9 p pour soie 4/5 convient parfaitement. A partir de la fin juin, et tout au long des mois de juillet et d’aout, sur de nombreuses rivières à truites, de massives éclosions de petits éphémères, de chironomes, de moucherons (simulidés) et de phryganes (le soir), font littéralement entrer en ébullition la surface de certains pools (sur la Laxa in Myvatn, la Litla et la Galtalaekur notamment). Mais attention faire monter les grosses mémères qui se gavent de cette manne n’est pas toujours facile. Si elles ne sont pas aussi regardantes toutefois que sur la Vis, le Doubs ou la Loue francomtoise, il ne s’agit cependant pas de leur présenter comme le font les pêcheurs américains, une Royal Coachman ou Royal Wulff montées sur hameçon 8 ou 10. Les petits culs de canard et autres émergentes type Petitjean donnent d’excellents résultats. Prévoir pour les pointes de bas-de-ligne, le meilleur matériau que vous trouverez et prévoyez de pouvoir en changer souvent pour cause de casse ou d’usure. Amener à la main ou à l’épuisette des truites sauvages et combatives en diable de plus de quatre livres sur des pointes de 14 voire même 16/100 eme, n’est pas gagné à tous les coups…Les jours de vent, vous pourrez prendre votre revanche avec une grosse nymphe ou un streamer attachés au bout d’un bon 22/100 eme mais là, seules les vrais grosses de plus de huit livres devraient vous poser un problème à résoudre.
Pour la truite de mer. Canne 9 à 10 pieds pour soie 7 à 10. Dans certaines rivières (Eldvatn, Litla, Varma) les truites de mer de plus de dix livres ne sont pas rares et des poissons trophées de 15 à 18 livres sont capturés tous les ans (record pour 2003, une truite de mer de 11 kg sur l’Eldvatn).. Prévoir des bas-de-ligne en conséquence, d’autant que ces poissons quand vous les toucherez ne seront souvent dans la rivière que depuis quelques jours, quelquefois quelques heures (pêche en estuaire) et qu’une fois ferrées, elles vous montreront ce que nager et sauter veut dire. Les mouches classiques à truite de mer utilisées en Ecosse ou en Normandie conviennent parfaitement. Sur certains pools (Litla et Varma) vous pourrez les pêcher en sèche avec de petites mouches. Dans les estuaires de ces mêmes rivières, utilisez de grands streamers soit tout noir (Ace of Spade, Sunray Shadow) soit des imitations brillamment colorées de sprats, de lançons ou de petits harengs. Et là encore, avec ces grandes mouches, de même que sur l’Eldvatn, ne « descendez » pas en pointe en dessous de 3o ou 35/100 eme, ou alors à vos risques et grands périls et prévoyez d’avoir au moins 150 m de backing en réserve derrière la soie. Dans les estuaires, les truites de mer, une fois ferrées, savent très bien faire demi-tour et repartir à toutes nageoires dans les vagues de l’Atlantique Nord, ou aucun obstacle alors ne vient ralentir leur folle course.