L'Islande n'est pas seulement une destination pour saumoniers fortunés, des dizaines et des dizaines de rivières y regorgent de truites et truites de mer que l'on peut pêcher dans des conditions très abordables. 
Arnarvatnsheidi

Arnarvatnsheidi, paradis des truites fario et ombles arctiques

ArnarvatnsheidiA 150 km au nord de Reykjavik dans la région probablement la plus sauvage d’Europe connue comme les Highlands (Hautes Terres) d’Islande, entourée de montagnes qui s’élèvent à 2000m, le plateau d’Arnarvatnsheidi totalement inhabité, cache des dizaines et des dizaines de lacs reliés entre eux par autant de rivières. Cette gigantesque zone de pêche est réservée en exclusivité aux clients de Lax-A du 15 juin à la fin aout. Des lacs, grands, petits, moyens profonds ou non, qui regorgent de truites et pour certains de très grosses truites (souche ferox de plus de 10 livres) ainsi que d’ombles arctiques, en fait d’ombles chevaliers, puisqu’ici, à l’intérieur de l’Islande comme dans nos grands lacs alpins, ces poissons ne sont plus migrateurs. Toute les rivières et lacs de la région d’Arnarvatnsheidi sont « coupées » de la mer par des failles et des chutes d’eau infranchissables par les migrateurs. Sur l’ensemble de la zone grande comme deux départements de notre pays, serpentent des dizaines de rivières, grandes ou petites, au profil très varié, puissantes ou paresseuses, qui toutes hébergent des truites (poids moyen 2/3 livres) à pêcher en sèche, en nymphe ou au streamer. (limite de 10 truites par jour pour ceux qui désirent garder ou manger leurs poissons).

Mais attention, si la pêche peut être exceptionnelle à Arnarvatn, les conditions climatiques peuvent y être rudes et les truites s’y mériteront à la force de vos mollets. Contrairement à la plupart des parcours « truite » ou « saumon » islandais, facilement accessibles par des chemins carrossables et où vous n’aurez que quelques dizaines de mètres à parcourir pour rejoindre les pools, ici il vous faudra marcher souvent plus d’une heure, quelquefois beaucoup plus, pour rejoindre certains lacs ou rivières. Cette immense zone n’est en effet desservie que par quelques très mauvaises pistes, où vous irez plus vite à pied qu’en essayant d’y négocier les ornières et les blocs de lave avec le 4x4. En juin, le brouillard peut venir de l’océan très rapidement et s’installer sur la zone une ou deux journéees. Fin août, compte tenu de l’altitude du plateau il peut neiger. Mais ce qui est le plus à craindre pour un pêcheur, ce sont les périodes de sécheresse, entre la mi-juillet et la mi-aout, qui assèchent les ruisseaux et les petites rivières et concentrent truites et ombles dans les lacs. Attention, également quand le vent tombe, vous ne résisterez pas longtemps aux myriades de moucherons et simulidés. Même si ces bestioles n’attaquent pas vraiment et ne piquent pas, ils s’infiltreront dans vos narines, votre bouche quand vous respirerez..un filet de protection pour la tête à avoir en permanence dans sa poche est indispensable. Vous l’aurez compris, Arnarvatn n’est pas pour les pieds tendres. En plus une fois sur place, arrivé dans un des deux petits chalets rustiques, vous serez loin de tout et ne devrez compter que sur vos talents pour cuisiner ce que vous aurez apporté avec vous. Bien sûr vous n’y mourrez ni de faim si vous aimez le poisson, ni de soif, car l’eau est potable et même délicieuse partout…..Cela dit pour des pêcheurs agés ou qui n’aiment pas le crapahut, Lax-A  peut vous y faciliter le séjour avec un guide local. Les séjours non guidés (en dehors du premier jour, pour arriver sur la zone) sont habituellement réservés à des groupes de deux, trois ou quatre pêcheurs partageant un véhicule 4x4.

Pour tarifs et réservations nous consulter au 01 43 26 05 04. 

 

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Rapport de clients

Rapport de clients: Arnarvatnsheidi par Didier Rodriguez

Un périple de 8 jours dans le coeur de l'Islande. Pour traquer les farios , et autres ombles. Des centaines de poissons pris, un calme et un isolement relaxant.

Découverte des joies du jaccuzi et de la géothermie islandaise!

Arnarvatnsheidi Cela fait plus d’une heure que nous roulons sur une piste au milieu des champs de lave. Arrivés à un gué nous traversons la Nordlingafljot, puissante rivière qui marque la limite sud de notre zone de pêche. Maintenant, la piste devient un véritable cauchemar et seuls, Christian, Francis, Aymeric et moi-même aurions sans doute rebroussé chemin malgré le 4x4. Heureusement, l’excellente équipe de Lax-A nous a gracieusement offert les services d’un guide à temps partiel : Steini, maître des lieux qu’il connaît comme sa poche et dont l’aide s’avère indispensable. Nous arrivons, enfin, sur les rives du lac Ulfsvatn et nous prenons possession de la cabane au confort rudimentaire dans laquelle nous entreposons les provisions pour les quelques jours que nous allons passer à explorer ce haut plateau avec le glacier Lang-Jökull comme toile de fond.

Steini passe une journée avec nous, il nous indique les chemins et quelques bons spots avant de nous laisser seuls au monde sur une aire de 300 Km carrés. Mais, c’est promis, dans quatre jours il revient nous chercher. Les lacs Storalon, Grunnuvötn, Arnarvatn Litla, plus d’autres dont nous ne retenons pas les noms, ainsi que les cours d’eau qui les connectent deviennent notre terrain de jeu et nous parcourons ainsi la toundra islandaise. La rivière Ulfsvatnsa qui subit un étiage important, suite à un été particulièrement sec, ne nous offre que de modestes prises dont la taille n’excède pas les 35 cm. Francis et moi arrivons sur le bas du parcours, dans une zone marécageuse où nous découvrons un immense pool profond et calme qui se termine par un étroit canal avant de se jeter dans le lac Grunnuvötn. Sur la rive droite, on peut apercevoir un banc énorme d’ombles arctiques quasi immobiles entre deux eaux ; la livrée orangée de leur abdomen indique qu’ils se rassemblent avant d’effectuer leur migration pour perpétuer l’espèce. Côté gauche, une demi-douzaine de sous-marins croise sur un haut fond, il est question de farios d’une soixantaine de centimètres. Je ne peux résister à leur présenter un petit gammare ; trois sont séduites mais finissent toutes par se décrocher avant de caler définitivement le reste de la troupe. Je rejoins Francis qui n’a pas beaucoup de succès auprès des ombles. Nymphes tricotées, streamers rutilants laissent parfaitement indifférents les arctic chars* jusqu’à ce que nous présentions une nymphe de teinte bordeaux offerte par le guide à Francis et pour moi un gammare en poil de lièvre cerclé de fil bordeaux le tout suspendu à un gros sedge qui sert d’indicateur. Présentation inerte, nous laissons la brise qui se lève faire le reste. Nous capturons alors, une quantité incroyable de ces poissons dont la taille tourne autour de 40 cm, j’arrive à faire également une grosse brown trout repérée plus tôt. Arnarvatnsheidi

Le lendemain, à l’entrée du lac Arnarvatn Litla, il y a encore plus de poissons. Le vent est légèrement plus fort que la veille et les « chars » arctiques montent régulièrement en surface. Un black gnat gros modèle se révèle une arme redoutable. Grosse journée de pêche, nous touchons chacun une centaine de poissons, Aymeric du haut de ses seize ans n’en revient pas.

* Char : mot anglais pour désigner un omble


Une virée sur la Nordlingfljot et là, changement de décors : le beau temps persistant met à mal le réseau hydrographique par contre il semble doper cette dernière rivière dont l’alimentation provient en partie d’un glacier. Les coups ne sont pas bien marqués et les poissons épars, il va falloir battre beaucoup de terrain. La technique qui s’impose semble être l’animation d’un streamer ou bout d’une soie flottante à pointe plongeante. La persévérance me permet deux magnifiques truites de 55 et 56 cm qui m’opposent une superbe défense dans ces eaux plus tendues.

Comme promis, dans la soirée du quatrième jour, Steini nous récupère et nous passons de la cabane rudimentaire au luxe appréciable de la ferme qui est en fait la résidence secondaire de notre guide. Ce dernier fait bien les choses, il nous propose une séance de jacuzzi en pleine campagne dans un site aménagé grâce aux sources géothermales qui sourdent dans la propriété. De plus tout à sa joie de nous accueillir, il débouche une bouteille de champagne que nous dégustons en faisant trempette dans une eau à 39 °C alors qu’un vent frais siffle à nos oreilles.

arnarvatn_catch_and_cookLe jour suivant, nous partons sur la Lamba qui draine une partie des lacs que nous avons visités les jours précédents. Il fait un vent à décorner les boeufs (musqués), aussi un bomber ou un muddler bien graissé et dragué dans les pools les plus prononcés nous autorise quelques beaux spécimens de plusieurs livres. Ici, c’est le royaume de la truite et la capture d’un omble devient anecdotique. Nouvelle journée, le vent s’est calmé et le ciel est bien dégagé par contre les proportions prises par l’étiage deviennent alarmantes. Grâce à des repères pris la veille, nous pouvons constater que le débit a encore diminué. De même, nous pouvons nous rendre compte que les grosses pièces se rassemblent dans les trous et il n’est pas rare d’apercevoir cinq ou six farios de plus de quatre livres dans la même fosse. Vu les conditions, il faut déployer des ruses de sioux pour pouvoir accrocher une belle bête. Sous les yeux de Christian une énorme mémére me fausse compagnie en frottant le nylon sur les rochers qui émergent à cause de la sécheresse.

Nous décidons d’abandonner la zone et pour la dernière sortie nous demandons à Steini de nous dénicher un autre coin. Moyennant un day-ticket raisonnable, il nous propose un petit cours d’eau côtier fréquenté par les migrateurs et qui appartient à son beau-frère. Après une promenade de 150 Km qui nous conduit sur la côte ouest du pays, nous faisons connaissance avec Gussi, le propriétaire qui, mis au courant de notre pratique du « catch and release », nous accorde une ristourne royale et nous annonce une remontée récente de truites de mer. Effectivement, nous en prenons quelques unes à l’aide d’un petit bomber en surface et surtout en noyée. Ces poissons argentés ne colonisent que quelques rares pools et ne sont pas bien gros (nous ne dépasseront pas les 40 cm) mais leur pêche est très divertissante et s’améliore en même temps que les conditions atmosphériques se dégradent. Enfin la pluie tant attendue et c’est sous une véritable tempête que nous terminons notre partie de pêche. Je plante lamentablement le 4x4 dans un trou et il faut l’aimable intervention des fermiers du coin qui, à la demande de Gussi, nous sortent de ce mauvais pas à l’aide de tracteurs. Nous sommes ensuite conviés au lodge ou nous attend une sympathique collation. Nous prenons congé à regrets...

Le dernier jour sur le sol islandais est réservé aux emplettes et une courte visite de Reykjavík. Le bilan est tiré : que de poissons pris et d’aventures pour un budget relativement modeste dans un pays insulaire ou la vie est très chère. Mais déjà, l’accueil, les truites de mer, un goût d’inachevé me font dire que l’Islande n’est qu’à trois heures de Paris.